Gesu nuovo


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Gesu Nuovo à Naples, malgré une façade peut-être un peu austère, est l’une des églises baroques majeures de Naples. Et vous allez le lire, elle mérite votre attention.

Histoire de Gesu Nuovo

L’église de Gesu Nuovo est située dans le centre historique de Naples, près de la flèche de l’Immaculée et de Santa Chiara, au début du decumano maggiore qui traverse Naples.
C’est Roberto Sanseverino, condottiere et prince de Salerne qui fit édifier sur cette place son palais, en 1470. Par contre, j’ai bien dit son palais et donc, pas son église. Avec ses descendants, ce palais devint l’un des plus importants et des plus luxueux de la ville. Mais il vécut une histoire mouvementée. Je vous passe les détails, mais sachez que les Sanseverino (1552) furent bannis du royaume par les espagnols et leurs bien vendus aux Jésuites (1584).

Ceux-ci entreprirent d’importants travaux dans le palais, dont seule la façade et le portail subsistèrent. Ils aménagèrent une église. Mais eux-mêmes, furent bannis à leur tour, revinrent, furent de nouveau bannis par Napoléon, puis furent à nouveau admis, puis de nouveau bannis, etc. Ajoutés à cela, les tremblements de terre et les bombardements, et vous comprendrez que le palais, devenu église, a perdu beaucoup de ses trésors.
Bref, c’est à partir du début du XXe siècle seulement que les jésuites reprirent possession de leurs biens.

D’ailleurs, à propos de bombardement, une bombe qui tomba sur l’édifice lors de la dernière guerre mondiale est conservée et exposée dans l’église.

L’intérieur de Gesu Nuovo

L’intérieur de l’église est de style baroque. C’est presque un musée. En effet, on retrouve ici la plupart des grands maîtres napolitains :

  • l’Expulsion d’Héliodore du Temple (1725), de Francesco Solimena, sur la contre-façade. Autres oeuvres dans la nef et sous les plafonds
  • les fresques de Giovanni Lanfranco (1582-1647) sur les piliers soutenant la coupole
  • Gloire de saint Ignace, également le pape Paul III, par José de Ribera (1591-1652)
  • Le rétable de saint François-Xavier ayant une vision de Marie, par Luca Giordano (1634-1705), dans la chapelle saint François-Xavier
  • Statues, dont David, Jérémie par Cosimo Fanzago (1591-1678) dans la chapelle Ignace de Loyola

Solimena, Lanfranco, Ribera, Giordano, Fanzago, ce sont autant de noms que vous retrouverez encore à divers endroits à Naples et notamment dans les musées.

Les signes de Gesu Nuovo

La façade de l’église actuelle est en « pointes de diamants », c’est-à-dire que les pierres ressortent en pointes pyramidales. Ce style était répandu dans le nord de l’Italie, à Ferrara par exemple.
Mais, ce qui a longtemps intrigué les spécialistes, ce sont les petites marques sur ces pointes. Les visiteurs, ben souvent, ne les remarquent pas au premier abord.

  • D’abord, on a longtemps pensé qu’il s’agissait de signes, plus ou moins ésotériques, sensés créer une énergie positive à l’intérieur de l’édifice, le protégeant ainsi des dangers extérieurs.
    Seulement, vu les difficultés qu’a connu le palais puis l’église, on a été contraint d’admettre que les signes avaient été mal dessinés et donc, produisaient l’effet inverse de celui recherché.
  • Ensuite, on a imaginé que ces signes étaient les marques des entreprises d’où provenaient les pierres. Mais, nulle part au monde, ces marques ne sont apposées en façade.
  • Enfin, on a pensé aussi qu’il s’agissait de signatures des maîtres tailleurs de pierre, comme ils en laissent sur toutes leurs oeuvres. Oui, mais pas en pleine façade. Là encore, leur signature se fait d’ordinaire plus discrète.

Alors, que sont ces signes véritablement ?

Mystère de Gesu Nuovo

On semble y voir plus clair, grâce au travail de 3 personnes. En effet, en 2010, Vincenzo de Pasquale, historien d’art,  Dors Csar et Lorant Réz, musicologues hongrois et experts en langue orientale, ont reconnu dans ces signes, des caractères de l’écriture araméenne.
Elle se lit exactement à l’inverse de notre écriture, c’est-à-dire de droite à gauche et de bas en haut.
Or, cette écriture servait aussi à écrire la musique, bien avant qu’on invente le système de notes que nous connaissons aujourd’hui.
Si l’on reprend l’ensemble de ces « notes », qu’on y ajoute celles effacées, alors, on obtiendrait une partition musicale. Il s’agirait d’un concerto pour instruments à plectre (mandolines et cordes pincées).
Ainsi donc, la façade de Gesu Nuovo serait donc une immense et originale partition musicale.

La dernière interprétation

Ces signes seraient des symboles de la corporation des Pipernieri (tailleurs de piperno, la roche volcanique locale). Mais ces signes seraient devenus indéchiffrables. Leur signification semble perdue.
Ce serait l’interprétation la plus plausible.

Informations pratiques sur Gesu Nuovo

Adresse
Place del Gesu Nuovo

Horaires
Ouvert tous les jours de 7h30 à 18h30

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