Trois livres coups de cÅ“ur pour les vacances… Ces ouvrages sont disponibles en librairie.
L’étrange histoire de l’ours brun abattu dans les quartiers espagnols de Naples
Antonio Menna , traduit par N. Bauer, 218 pages, éditions L. Levi, 2015
Antonio Menna nous raconte l’étrange histoire de l’ours brun abattu dans les quartiers espagnols de Naples. C’est l’histoire de son collègue, Tony Perduto journaliste et napolitain comme lui, au nom prédestiné aux scoops connus d’avance. Perduto est sur le coup dont il rêve depuis toujours : il découvre le premier, le cadavre d’un ours via Speranzella.
La via d’où la petite espérance s’est envolée mais pas l’humour ni l’esprit napolitain. Et il ne veut surtout pas rater cette occasion qu’il sait unique. Harcelé par son rédacteur en chef Giulietti, toujours un peu brouillon et inconscient des risques qu’il prend, Tony va mener une enquête non conventionnelle en faisant travailler et parler ses amis, jouant de combines ou d’astuces. Et il est surtout très très malin.
A la fin, c’est un roman plein des bruits et des odeurs de Naples, plein de Naples tout simplement.
Mort d’un homme heureux
Giorgio Fontana, traduit par F Bouchard, 312 pages, éditions du seuil, 2016
Milan pendant les années de plomb. Un magistrat solitaire flanqué d’un substitut né à Caserte et d’une juge d’instruction froide venue du Frioul. Voilà le lieu du crime, voilà l’équipe qui va devoir retrouver l’assassin d’un membre de la démocratie chrétienne. Un meurtre politique revendiqué par un groupuscule d’extrême gauche au nom d’une idéologie inflexible et sans pitié. Colnaghi, le magistrat, Micillo le substitut et Caterine Frantz la juge, vont devoir retrouver l’assassin et mettre en péril leurs propres vies. Giorgio Fontana nous fait revivre l’atmosphère de ces années terribles. Cette décennie marquée par des attentats d’extrême gauche et d’extrême droite avec des plaies encore ouvertes.
C’est le cadre de cette confrontation entre celles et ceux qui se disent révolutionnaires héritiers de la résistance et celles et ceux qui défendent la société. Au milieu du roman, chacun va expliquer droit dans les yeux de son adversaire, ses raisons. Ce n’est pas un dialogue, c’est une lutte sans merci, une guerre dira l’un des protagonistes. Un roman âpre autour d’une tragédie dans laquelle l’Italie a trop longtemps plongé.
Le commissaire Bordelli
Marco Vichi, traduit par N Bauer, 216 pages, 1018 – Editions, 2016
Le commissaire Bordelli habite à Florence. C’est un vieux garçon, totalement désabusé et sans plus aucune illusion. C’est un quinquagénaire célibataire, pas par choix, mais faute d’avoir trouvé la femme idéale qui de toute façon, et selon sa propre opinion, n’existe pas. Au moins pour lui. Le docteur Diotivede est médecin légiste. Il a passé l’âge de la retraite depuis longtemps mais préfère continuer à travailler plutôt que de s’ennuyer chez lui. Bottarini est un voleur, ami du commissaire, excellent cuisinier surtout pour la cuisine française mais Bordelli va lui demander de faire une recette de soupe toscane.
Et tout ce petit monde, aidé d’encore quelques personnages tout aussi décalés, va devoir trouver l’assassin d’une vielle dame très riche. Pas facile. Nous sommes à Florence en 1963, c’est encore la lire qui permet de régler les factures. Une intrigue qui se lit d’une seule traite et nous plonge dans un groupe d’enquêteurs inhabituels mais très attachants.
Philippe Poivret