Giorgio Caproni était à l’épreuve du bac italien 2017. Le bac italien, la maturità , comporte une épreuve d’italien avec plusieurs sujets au choix dont un poème à commenter. Voilà celui de cette année :
Petits vers écologiques de Giorgio Caproni
Ne tuez pas la mer,
la libellule, le vent.
N’étouffez pas le gémissement
(le chant !) du lamantin.
Le galago, le pin :
de cela aussi
l’homme est fait. Et celui qui, pour un vil profit,
tue un poisson, un fleuve,
ne le faites pas chevalier
du travail. L’amour
finit là où finit l’herbe
et là où meure l’eau. Là où
disparaît la forêt
et l’air frais, celui qui survit
soupire dans un
pays toujours plus pollué et toujours plus grand : Comme
elle pourrait être de nouveau belle la terre
si l’homme disparaissait.
Giorgio Caproni est un poète Italien, né en 1912 à Livourne près de Gênes. Sa poésie, proche de celle de René Char qu’il a traduit en italien, est souvent autobiographique. Ecologique avant l’heure dans ce poème, parfois lyrique, rarement hermétique, G. Caproni cherche l’essentiel avec le minimum de moyens, donc de mots.
Pour mémoire, les galagos sont des petits singes qui vivent en Afrique. Le lamantin est un mammifère marin, une espèce menacée, qui, comme les baleines, « chante ».
voilà le version originale :
Versicoli quasi ecologici di Giorgio Caproni
Non uccidete il mare,
la libellula, il vento.
Non soffocate il lamento
(il canto!) del lamantino.
Il galagone, il pino:
anche di questo è fatto
l’uomo. E chi per profitto vile
fulmina un pesce, un fiume,
non fatelo cavaliere
del lavoro. L’amore
finisce dove finisce l’erba
e l’acqua muore. Dove
sparendo la foresta
e l’aria verde, chi resta
sospira nel sempre più vasto
paese guasto: Come
potrebbe tornare a essere bella,
scomparso l’uomo, la terra.
Référence bibliographique :  L’oeuvre poétique de Giogio Caproni , traduction Isabelle Lavergne et Jean-Yves Masson, ed. Galaade