Bartolomeo Manfredi (1582-1622) est un peintre italien, disciple de Caravage.
On connaît mal sa vie, dont il semble qu’elle fut par moment agitée.
Natif des environs de Crémone (Ostiano), on le retrouve à Rome, sans doute dès 14 ans pour y apprendre la peinture. On n’est pas certain qu’il y rencontra Caravage. Bartolomeo Manfredi possédait sa propre technique de peinture. Mais sans doute, s’inspira-t-il du Maître et, à la mort de Caravage, tira-t-il partie de sa notoriété et du goût de l’époque, pour satisfaire ainsi une demande croissante pour une peinture forte.
Il fut particulièrement admiré et recherché, sa réputation artistique égalant celle de Caravage. On y admirait bien sûr l’utilisation de la lumière, la composition, mais aussi l’harmonie générale des formes et des couleurs de ses tableaux. Il reprit ainsi de nombreux thèmes chers à Caravage, avec qui il pouvait (et peut encore) être confondu.
Mort jeune, à 40 ans, il fut néanmoins celui qui transmis le mieux les principes du clair-obscur cher à Caravage, comme son sens de la représentation naturelle, quoique savamment maîtrisée. Mais il y ajouta toujours sa personnalité. Après sa mort, on parla même de la Manfrediana methodus, qu’on pourrait traduire par la Manière de Manfredi.
Notez une particularité : Bartolomeo Manfredi travailla bien davantage avec des commandes privées que publiques, à l’inverse de ses contemporains.
Ces toiles sont désormais éparpillées dans le monde, comme La punition de Cupidon (Chicago), Les musiciens et La diseuse de bonne aventure (Florence), La Salle des gardes (Dresde),  Réunion de buveurs (Londres), On en dénombre à peine 3 en France, au Louvre, à Libourne et… au Mans !
Le musée Tessé du Mans (72) possède en effet un très beau Couronnement d’épines (peint vers 1615), une grande toile de 157 x 233 cm qui vient d’être restaurée. Certains spécialistes s’interrogeaient sur l’authenticité de l’oeuvre. Mais une fois restaurée, de nouvelles analyses semblent bien confirmer qu’il s’agit d’une oeuvre authentique de Bartolomeo Mandredi. Une révélation !
Elle fera très bientôt l’objet d’une exposition, du 24 mars au 24 mai 2014.
Rappelons que ce musée de Tessé possède une riche collection d’oeuvres de Primitifs siennois et florentins et de peintures caravagesques.