La coupe du monde des pizzaïolos (enfin, l’une de ces coupes du monde car il en existe plusieurs) se tient à Rome, les lundi 7 et mardi 8 octobre 2013.
Si on peut voir facilement fleurir des pizzerias à tous les coins de rue, ce n’est pas pour autant qu’il y a dans chacune, un vrai pizzaïolo, loin s’en faut. Curieusement, qui dit pizzeria ne dit pas forcément pizzaïolo. Entre pizzerias, il y a la même différence qu’entre un bricoleur repeignant un mur et un grand Maître. N’est pas Titien qui veut.
C’est un art que d’être un vrai pizzaïolo.
Un vrai pizzaïolo, c’est à la fois un technicien supérieur, quasi un ingénieur, un maître chimiste et en même temps, un artiste. Un Léonard de Vinci du coulis de tomates, en somme. Il a suivi généralement des études dans une école spécialisée de pizzaïolo (pas Léonard de Vinci, le pizzaïolo. A ma connaissance, Léonard de Vinci n’a pas suivi d’école de Pizzaïolo). De telles écoles existent en Italie, en France, en Belgique et dans beaucoup d’autres pays. Elles sont souvent concurrentes et tirent une légitime fierté de concourir aux championnats du monde. Et alors, quand un titre … revient … à l’un … des élèves, alors là , mamma mia … c’est la récompense suprême, l’annonciation, la grâce divine.
Car c’est tout un art de préparer la pâte. Et que je te la malaxe, et que je te la triture, et paf, je l’écrase, et hop, je lui donne de l’air. Et je l’amène, entre mâle rudesse et douces caresses, à la consistance idéale et je la laisse reposer et je l’amène à bonne température. Bref il s’agit d’élever la farine et l’eau au rang d’un produit de gastronomie fine, d’une oeuvre unique. Finalement, chaque pâte est une Joconde qu’on ignore. 😉
Et ensuite, vous croyez que c’est fini ? Pas du tout, tout reste à faire. Les Véronèse de la pizza, joli comme expression, non, doivent équilibrer la garniture et donner à la pizza l’esthétique d’un tableau de Maître où les couleurs et les goûts s’harmonisent dans un ensemble indissociable et quasi parfait.
Une belle et bonne pizza, c’est comme une oeuvre de Raphaël, sauf qu’elle est plus vite réalisée, qu’elle coûte moins cher et qu’elle se mange. Oui, ben… si, c’est un peu pareil.
Les pizzaïolos italiens n’ont qu’à bien se tenir. La coupe du monde organisée à Rome par l’Union Européenne des piazzaïolos traditionnels (sic) réunit quelques 700 compétiteurs du monde entier, répartis en plusieurs catégories, pizza classica, saveurs du sud, etc.
Les français sont des concurrents redoutables. L’équipe, nationale s’il vous plaît, est menée par Thierry Graffagnino. La fédération des pizzaïolos de France (sic) semble tenir des maîtres en la matière.
Souhaitons à tous, français ou italiens, Michel-Ange de la pâte ou Manet du four à bois, une belle compétition et bon appétit à tous.
La meilleure pizza ??? Mais la terre entière sait que celle de LA NONNA ! E’ cosi…E basta !!!
Sérieusement, bonne chance à tous les participants, à tous ceux qui mangeront les pizzas du concours. Et bravo au rédacteur de l’article!