Lupanar à Pompéi
Le Lupanar à Pompéi, Lupanare Grande, est une maison close, un bordel ou une tanière de loup…
Celui d’Africanus et de Victor, dans le Regio VII, est le plus connu et le plus visité de tous.
Les lupanars à Pompéi
Il existait environ vingt-cinq lupanars à Pompéi et il n’y avait pas plus de prostituées à Pompéi que dans les villes ayant la même population, soit un peu moins de 10 000 habitants.
Ils étaient situés de préférence près des intersections des routes secondaires.
D’autres bâtiments proposaient des prestations sexuelles, notamment des tavernes. Les propriétaires réservaient en général une pièce à l’étage. Par exemple, Caupona avec logement, dans le Regio I. Ce ne sont pas les seuls lieux, car la Maison des Amants possédait son propre bordel.
Lupanar à Pompéi, celui de Victor et Africanus
À Pompéi, le plus connu de tous, appartenait à Victor et Africanus et aux dires de tous, ce commerce était très florissant. Il a été découvert lors de fouilles archéologiques en 1862. Il se situe à l’est du Forum, à l’intersection de Vico del Lupanare et de Vico del Balcone Pensile, dans le Regio VII.
Le Lupanar à Pompéi, celui de d’Africanus et de Victor est un bâtiment qui possédait deux entrées aux numéros 18 et 19. Enfin, il faudrait plutôt dire une entrée et une sortie. Mais dans quel but ? Eh bien, c’était pour permettre au client d’entrer par l’une et de sortir par l’autre. Incognito, n’est ce pas?
Nul besoin de panneau d’indication, car un phallus sur le pavé indiquait que vous étiez dans la bonne direction.
Un phallus en érection, en guise d’enseigne, se dressait au-dessus de la porte principale.
Ce lupanar était constitué de deux étages, uniquement réservés à l’exercice de la prostitution. Il comprenait cinq cellules, avec des latrines au rez-de-chaussée, puis un escalier en bois pour aller à l’étage dans lequel se trouvait cinq autres cellules. A l’intérieur se trouvait un petit lit en brique. Au-dessus de la porte de chacune ses pièces, une fresque érotique représentant position et prestation proposées.
Les inscriptions des clients dans le Lupanar à Pompéi
Dans ce Lupanar, plus de 120 inscriptions ont été trouvées.
Les mots employés ne sont pas des plus chastes, vous pouvez juger par vous-même :
- hic eg(o) puellas multas futui
ici, j’ai baisé beaucoup de filles - Murtis bene / fel
Murtis, tu tires bien des pipes.
Dans le Lupanar à Pompéi, les inscriptions étaient celles des clients, tout simplement parce que les prostituées ne savaient pas écrire.
Prostituée, courtisane et prostitué
Les prostituées s’appelaient des lupas, louves, car il semble qu’elles imitaient le cri du loup pour attirer le client. Il existait différentes catégories de prostituées, soit les courtisanes libres, soit des esclaves mais aussi des prostitués de sexe masculin.
Les prostituées esclaves dans le Lupanar à Pompéi
Les esclaves étaient sous la férule de leur maître qui avaient la main mise sur le corps de ces femmes. Ils les faisaient travailler soit dans une chambre d’un lupanar, soit dans des auberges ou des restaurants comme notamment le thermopolium d’Asellina. Les conditions de vie de ces prostituées n’étaient pas des plus réjouissantes. Le plus souvent leurs cheveux étaient teints en rouge. Elles étaient aussi obligées de porter une toge d’homme pour les différencier des autres femmes. A noter que certaines se prostituaient dans les rues où elles attiraient le client.
Les courtisanes
Dans l’analyse de Ria Berg, celle-ci nous explique que l’on peut, sans se tromper, parler aussi de prostitution de luxe. Selon elle, il existait 6 maisons spécialisées dont celle de la maison de Vénus en bikini, etc.
Religion tangible. Matérialité des pratiques cultuelles domestiques de l’Antiquité au début de l’ère moderne de Ria Berg
Prostitué Homme dans le Lupanar à Pompéi
La prostitution n’était pas seulement le fait des femmes, mais aussi, celle des hommes. Oui, la prostitution masculine existait, ainsi de nombreuses inscriptions témoignent de ce fait.
Félix fait une fellation pour 1 as, Ménandre aux belles façons pour 2 as, et enfin, Florus 10. Ils pratiquaient la fellation, mais aussi la pénétration sur leurs clients. Certains prostitués se livraient aussi au cunnilingus sur les femmes.
Les prix variaient en fonction des prestations de 2 jusqu’à 12 as et même 23 as pour Fortunata. Pour vous donner un ordre d’idées, un verre de vin coûtait 1 as.
Désapprouvées mais fêtées
Les prostituées étaient désapprouvées et cependant, elles étaient mises en avant lors de fêtes à Pompéi. Ovide, le poète, en parle dans Les Fastes.
Tel fut le cas, lors des Floralia, les fêtes en l’honneur de Flore, la déesse protectrice de la jeunesse. Elles se déroulaient pendant 6 jours avec notamment le défilé des prostituées. Mais aussi lors des Vinalia, les fêtes des vendanges.
Dans son livre IV, Ovide écrit :
« Filles qui vendez l’amour, c’est à vous de célébrer la puissance de Vénus ! Elle sait vous rendre riches, vous les professionnels du plaisir ! Demandez-lui, que, pour votre encens, elle vous accorde la beauté ainsi que la faveur du public, demandez-lui de vous donner l’art des caresses sensuelles et des mots pleins d’humour. Offrez à votre souveraine le myrte qui lui est consacré, avec la menthe qu’elle apprécie et des guirlandes de joncs tressées de roses. »
Le lupanar, témoin des moeurs à Pompéi
Les représentations sexuelles et les phallus étaient partout à Pompéi, y compris sur les façades de certaines maisons. Et cela, pas du tout dans un but érotique mais pour protéger les habitants de la maison tel un talisman. Il faut interpréter et apprécier ces oeuvres en les replaçant dans le contexte de cette période. Nous l’évoquons dans nos pages sur le Musée archéologique national de Naples ou la Maison des Vettii.
Les pompéiens désapprouvaient donc la prostitution mais les prostituées étaient fêtées lors de périodes spécifiques. Il est certain qu’ils rejetaient fellation et cunnilingus pratiqués par des hommes, tout simplement parce que cela représentait une atteinte à la virilité des pompéiens. Malgré cela les pompéiens toléraient ces pratiques.
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