Festival du film italien d'Annecy 2016

Festival du film italien d’Annecy 2016

Le Festival du film italien d’Annecy 2016 se déroule du 21 au 27 septembre 2016. Ce festival met toujours en lumière des oeuvres et des cinéastes du passé, des classiques en somme, mais il sait faire la part belle aux nouveaux films d’auteurs. C’est donc un cinéma italien à se remémorer et aussi, à découvrir.

Programme du Festival du film italien d’Annecy 2016

Festival du film italien d'Annecy 2016Hommage à Ettore Scola

  • Nos héros réussiront-ils à retrouver leur mai mystérieusement disparu en Afrique ?
  • Drame de la jalousie
  • Nous nous sosmmes tant aimés
  • Affreux, ales et méchants
  • La Terrasse
  • La Nuit de Varennes
  • Le Bal
  • La Famille
  • Le Voyage du capitaine Fracasse
  • Qu’il est étrange de s’appeler Federico

Rétrospective Marcello Mastroiani

  • Dommage que tu sois une canaille
  • Le Bel Antonio
  • Divorce à l’italienne
  • La Nuit
  • Mariage à l’italienne
  • La dixième victime
  • La femme du dimanche
  • Rêve de singe
  • La Cité des femmes
  • Dans la soirée

Les films en compétition Fiction

  • I tempi felici verranno presto, d’Alessandro Comodin
  • Un Bacio, d’ Ivan Cotrone
  • Lo scambio, de Salvo Cuccia
  • Due euro l’ora, d’ Andrea D’Ambrosio
  • La Ragazza del mondo, de Marco Danieli
  • La Macchinazione, de David Grieco
  • Assolo, de Laura Morante
  • La Pelle dell’orso, de  Marco Segato

Evenements et focus documentaire

  • Fai bei sogni, de Marco Bellocchio
  • Ridendo e scherznado, de Paola et Silvia Scola
  • Le Confessioni, de Roberto Andó
  • La Vita possibile, d’ Ivano De Matteo
  • Fiore, de Claudio Giovannesi
  • La Notte e piccola per noi, de Gianfrancesco Lazotti
  • Il futuro, de Jean-Claude Baumerder
  • Vieni a vivere a Napoli, de Guido Lombardi, Francesco Prisco, Edoardo De Angelis
  • Pericles le noir, de Stefano Mordini
  • Quo vado ?, de Gennaro Nunziante
  • L’Età d’oro, d’ Emanuela Piovano
  • Fuocoammare, par-delà Lampedusa, de Gianfranco Rosi
  • La Felicità é un sistema complesso, de Gianni Zanasi
  • Deltapark, de Karine de Villers, Mario Brenta
  • I Ricordi del fiume, de Gianluca et Massimiliano De Serio
  • Revelstoke, un bacio nel vento, de Nicola Moruzzi
  • Napolislam, d’ Ernesto Pagano

Prix Sergio Leone

  • La Gentielezza del tocco, de Francesco Calogero
  • Cinque giorni di tempesta, de Francesco Calogero
  • Metronotte
  • Seconda primavera

Voyage au coeur des Pouilles

  • Banat, d’ Adriano Valerio
  • Il passato é une terra straniera, de Daniele Vicari
  • Le Premier qui l’a dit, de Ferzan Özpetek
  • Le Village de carton, d’ Ermanno Olmi
  • Annalisa, de Pippo Mezzapesa
  • Il Venditore di medicine, d’ Antonio Morabito
  • L’Amour ne pardonne pas, de Stefano Consiglio
  • Tale of tales, de Matteo Garrone

Informations pratiques du festival du film italien d’Annecy 2016

L festival du film italien d’Annecy 2016 se déroule en plusieurs lieux :

Bonlieu, scène nationale
1 rue Jean Jaurès

Les 4Nemours
22 place Saint Claire

La turbine
Place Chorus – 74960 CRAN-GEVRIER

MJC Novel
Place Annapurna

Auditorium Seynod
1 Place de l’hôtel de ville – 74603 SEYNOD CEDEX

Cinémathèque Pays de Savoie et de l’Ain
Le téléphérique

12 bis route d’Annecy – 74290 VERRIER-DU-LAC
04 50 23 51 09 – www.letelepherique.org

 

Visiter le site officiel du festival 2016
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L’immenso de Marc Lavoine Jovanotti Ungaretti Jaccottet

L’Immenso a rendez vous avec Marc Lavoine, Jovanotti, G.Ungaretti et Ph. Jaccottet.

Marc Lavoine est bien connu en France. Chanteur et acteur, il est aussi écrivain. Plein de talent, éclectique, il a souvent chanté en duo et en a fait une compilation. Véronique Sanson, et Florent Pagny en font partie. Jovanotti aussi.

Mi fido di te par Jovanotti

Qui est Jovanotti ?
Lorenzo Cherubini, dit Jovanotti, auteur compositeur, né à Rome en 1956, fait partie des plus grands chanteurs italiens. Tous ses albums sont des succès et il est capable de remplir des stades entiers. Sa dernière tournée en 2015-2016 l’a amené d’Ancône à Florence en passant par Rome et Turin. En 2012 il était aux Etats-Unis pour une tournée de 26 concerts de Los Angeles à New York.
Parmi ses chansons les plus connues, il y a mi fido di te. En français J’ai confiance en toi.

J’ai confiance en toi par Marc Lavoine

C’est ce texte que Marc Lavoine a choisi d’interpréter avec Jovanotti. Les parties en italien alternent avec les parties en français, les parties traduites avec des parties originales. Il en résulte un texte dit et chanté avec une coloration rap. Le rap en italien, que Jovanotti a beaucoup utilisé au début de sa carrière, est différent du rap français. La langue italienne a des accents sonores que la langue française n’a pas. Et c’est un morceau tout en douceur et en intimité, qui parle
d’être connecté, de vivre dans un souffle
de m’étendre au dessus du ravin , regarder en bas
Le vertige ce n’est pas l’envie de voler
et j’ai confiance
en toi
Plus loin en italien :
Dottore che sintomi ha la félicita ? » demande Jovanotti
Forza e coraggio, la sete, il miraggio
La luna nell’altra metà
(Docteur, quels sont les symptômes du bonheur…
Force et courage, la soif, le mirage,
L’autre moitié de la lune).

M’illumino d’immenso par Jovanotti

3854657Jovanotti n’a pas beaucoup écrit. Un seul livre : Il grande boh qui n’a pas été traduit en français. Il s’agit d’un recueil de courts textes où il raconte ses voyages. Il se définit comme un voyageur qui trouve son équilibre dans la mobilité. Comme un voyageur qui a besoin de musiciens et de chanteurs pour planter sa tente. Comme un voyageur qui s’arrête quand sa besace devient trop lourde et qu’il faut la vider pour repartir. Il va de New York à Ouarzazate en passant par l’Amérique du sud. Au milieu de ces textes, il y en a un qui s’intitule  M’illumino d’immenso.

M’illumino d’immenso de Giuseppe Ungaretti

M’illumino d’immenso est un très célèbre poème de Giuseppe Ungaretti qui se compose de ces seuls mots. G. Ungaretti est un poète italien, né en 1888. Il a fait partie des poètes hermétiques et a évolué vers une poésie lyrique à la fin de sa vie. Je suis saoul d’univers où
De cette terrasse de désolation
Je me penche dans les bras
Du beau temps

expriment toute la vitalité et la force de sa poésie face à la mort de ses proches qu’il a souvent dû affronter.

M’illumino d’immenso traduit par Philippe Jaccottet

Marc Lavoine - Jovanotti
©ErlingMandelmann.ch, CC BY-SA 3.0

Philippe Jaccottet, poète suisse francophone qui vit en France, a été publié dans la pléiade en 2014. Il a traduit M’illumino d’immenso par Je m’éblouis d’infini et non pas par Je m’illumine d’immensité. Il s’agit de montrer que dans ce vers, c’est le monde qui vient m’éblouir, que c’est lui qui apporte un infini heureux.
Et c’est bien ce qu’a compris Jovanotti qui explique au début de son texte qu’il n’est pas question pour lui de se laisser éblouir par le monde. Il ne comprend ni ne partage le court poème d’Ungaretti. Mais à la fin, regardant sa compagne étendue comme un chat au soleil, il admet « s’éblouir d’infini », il admet qu’on ne peut pas l’expliquer par des paroles mais que la poésie, c’est justement de faire comprendre l’incompréhensible par des mots.

par  Philippe Poivret

Vidéos:

Marc Lavoine : j’ai confiance en toi

Jovanotti :  Mi fido di te

Bibliographie :

Jovanotti : Il grande boh
2013, 259 pages, 7,65 euros
Feltrinelli editore

Giuseppe Ungaretti : Vie d’un homme
Trad. de l’italien par Philippe Jaccottet, Pierre Jean Jouve, Jean Lescure, André Pieyre de Mandiargues, Francis Ponge et Armand Robin. Préface de Philippe Jaccottet
Collection Poésie/Gallimard (n° 147), Gallimard
Parution : 05-03-1981

Philippe Jaccottet : Å’uvres
Parution le 20 Février 2014
1728 pages, 14 ill., 66.50 €
Edition La Pléïade

Livres : Un Français en Italie, un italien en France

Un Français en Italie, un italien en France

Marco Missiroli est né en 1981 à Rimini et vit à Milan. Jacques de Saint Victor est né en 1963 et vit à Rome. Le premier est italien, le second français. Tous deux nourrissent un profond attachement à la France et à l’Italie. A part ça ? Ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre si ce n’est qu’il ont reçu des prix prestigieux : le prix Super Mondello pour Marco Missiroli, le prix de l’essai de l’académie française pour Jacques de Saint Victor. Qu’est ce qu’ils ont écrit pour ça ?

[one_half]via-appia-saint-victorVia Appia
par Jacques de Saint Victor
320 p., Ed. des Equateurs, mai 2016, 21 euros[/one_half]

[one_half_last]
mes-impudeurs-marco-missiroliMes impudeurs
par Marco Missiroli
304 p., Ed. Rivages, avril 2016, 22 euros[/one_half_last]

 

Via Appia, par Jacques de Saint Victor

Via Appia, voyage sur la plus ancienne route de l’Italie est le récit par Jacques de Saint Victor de la découverte ou de la redécouverte de cette route qui va de Rome à Brindisi. Après un départ raté en tant que pèlerin, il décide de faire le trajet en voiture.

Et pas n’importe laquelle puis qu’il s’agit d’une vieille FIAT ! Trop dure la marche…et la vieille FIAT se révèlera une compagne idéale pour ce périple dans le sud de l’Italie. Loin d’être aussi ennuyeux que la plupart des livres de voyage, celui de Jaques de Saint Victor nous fait partager le quotidien de son expérience jusque dans sa banalité. Mais rien n’est banal pendant ces deux mois qu’il passe sur la via Appia. Les paysans, les aubergistes, et tous les habitants rencontrés nous font découvrir le sud de l’Italie, si souvent négligé et pour ça authentique, encore intact.

On passe du Latium aux Pouilles et Jacques de Saint Victor nous fait aimer ces régions sans rien éluder des problèmes de mafia, de mauvaise gestion ou ceux liés au personnel politique. Hannibal, Dante, Mozart ou Stendhal sont aussi du voyage. On s’y croirait, on a envie d’aller y voir tant ce voyage est attachant.

C’est le livre d’un amoureux de l’Italie et du mezzogiorno, sans complaisance mais avec un vrai et profond respect pour ses habitants.

Mes impudeurs, par Marco Missiroli

Mes impudeurs est le titre du livre de Marco Missiroli. En italien « Atti osceni in luogo privato ». Un peu plus explicite, le titre italien ! Mais ce n’est ni un roman érotique ni et encore moins un recueil de nouvelles plus ou moins épicées.

C’est l’histoire de Libero Marsell, dont le prénom est déjà tout un programme et dont le nom évoque une époque révolue. Celle où, en France, le prénom Marcel était fort répandu. C’est l’histoire d’un jeune garçon que l’on suit depuis ses douze ans jusqu’à l’âge adulte. La découverte de la sexualité a une place prépondérante dans le développement de ce jeune garçon. L’amitié, l’amour, les ruptures, les femmes sont le fil conducteur de son apprentissage de la vie.

Et il va grandir d’abord à Paris où ses parents vivent et travaillent. Saint Germain des prés et le milieu germanopratin, les deux magots, Sartre et Camus font partie de l’univers de cet adolescent un peu gauche au départ. Il ira ensuite à Milan pour commencer à faire des petits boulots et surtout se faire une bande de copain. La vie le ramènera encore à Paris dans des circonstances difficiles. Marco Missiroli nous fait passer de Paris à Milan, de la France à l’Italie.

On le sent très proche de ses personnages ; ce roman nous montre ces deux villes qu’il connaît manifestement très bien et qu’il décrit avec tact et justesse.

Mort d'un homme heureux

Trois livres coups de coeur pour vos vacances

Trois livres coups de cÅ“ur pour les vacances… Ces ouvrages sont disponibles en librairie.

L’étrange histoire de l’ours brun abattu dans les quartiers espagnols de Naples
Antonio Menna , traduit par N. Bauer, 218 pages, éditions L. Levi, 2015

Etrange histoire de l'ours brun abattu dans les quartiers espagnols de NaplesAntonio Menna nous raconte l’étrange histoire de l’ours brun abattu dans les quartiers espagnols de Naples. C’est l’histoire de son collègue, Tony Perduto journaliste et napolitain comme lui, au nom prédestiné aux scoops connus d’avance. Perduto est sur le coup dont il rêve depuis toujours : il découvre le premier, le cadavre d’un ours via Speranzella.
La via d’où la petite espérance s’est envolée mais pas l’humour ni l’esprit napolitain. Et il ne veut surtout pas rater cette occasion qu’il sait unique. Harcelé par son rédacteur en chef Giulietti, toujours un peu brouillon et inconscient des risques qu’il prend, Tony va mener une enquête non conventionnelle en faisant travailler et parler ses amis, jouant de combines ou d’astuces. Et il est surtout très très malin.
A la fin, c’est un roman plein des bruits et des odeurs de Naples, plein de Naples tout simplement.

Mort d’un homme heureux
Giorgio Fontana, traduit par F Bouchard, 312 pages, éditions du seuil, 2016

Mort d'un homme heureuxMilan pendant les années de plomb. Un magistrat solitaire flanqué d’un substitut né à Caserte et d’une juge d’instruction froide venue du Frioul. Voilà le lieu du crime, voilà l’équipe qui va devoir retrouver l’assassin d’un membre de la démocratie chrétienne. Un meurtre politique revendiqué par un groupuscule d’extrême gauche au nom d’une idéologie inflexible et sans pitié. Colnaghi, le magistrat, Micillo le substitut et Caterine Frantz la juge, vont devoir retrouver l’assassin et mettre en péril leurs propres vies. Giorgio Fontana nous fait revivre l’atmosphère de ces années terribles. Cette décennie marquée par des attentats d’extrême gauche et d’extrême droite avec des plaies encore ouvertes.
C’est le cadre de cette confrontation entre celles et ceux qui se disent révolutionnaires héritiers de la résistance et celles et ceux qui défendent la société. Au milieu du roman, chacun va expliquer droit dans les yeux de son adversaire, ses raisons. Ce n’est pas un dialogue, c’est une lutte sans merci, une guerre dira l’un des protagonistes. Un roman âpre autour d’une tragédie dans laquelle l’Italie a trop longtemps plongé.

Le commissaire Bordelli
Marco Vichi, traduit par N Bauer, 216 pages, 1018 – Editions, 2016

commissaire bordelliLe commissaire Bordelli habite à Florence. C’est un vieux garçon, totalement désabusé et sans plus aucune illusion. C’est un quinquagénaire célibataire, pas par choix, mais faute d’avoir trouvé la femme idéale qui de toute façon, et selon sa propre opinion, n’existe pas. Au moins pour lui. Le docteur Diotivede est médecin légiste. Il a passé l’âge de la retraite depuis longtemps mais préfère continuer à travailler plutôt que de s’ennuyer chez lui. Bottarini est un voleur, ami du commissaire, excellent cuisinier surtout pour la cuisine française mais Bordelli va lui demander de faire une recette de soupe toscane.
Et tout ce petit monde, aidé d’encore quelques personnages tout aussi décalés, va devoir trouver l’assassin d’une vielle dame très riche. Pas facile. Nous sommes à Florence en 1963, c’est encore la lire qui permet de régler les factures. Une intrigue qui se lit d’une seule traite et nous plonge dans un groupe d’enquêteurs inhabituels mais très attachants.

Philippe Poivret